Ottawa devrait nommer un défenseur des enfants: Éditorial
Par Star Editorial Board
Jeu.23 février 2017
Les libéraux de Trudeau ont promis de nommer un défenseur des enfants. Ils doivent tenir leur engagement de s'assurer que les enfants sont au premier plan.
Dans le feu de l'action électorale fédérale de 2015, les libéraux de Trudeau ont promis de nommer un défendre les enfants. Mais comme beaucoup de leurs promesses, il reste en veilleuse.
Ça ne devrait pas. Un commissaire aux enfants pourrait aider à faire en sorte que les politiques gouvernementales améliorent la vie des jeunes et plaider en faveur d'une nouvelle législation et de nouveaux programmes pour les protéger et les aider.
Il n'est pas nécessaire de chercher bien loin pour comprendre pourquoi le Canada a besoin d'un défenseur des enfants.
Premièrement, bien que le Canada soit un pays riche, selon l'UNICEF, nos enfants sont en retard sur ceux des autres pays riches dans quatre domaines clés: le revenu, la santé, l'éducation et la satisfaction à l'égard de la vie.
Et ça empire. En 2013, l'UNICEF a classé le Canada 17e sur 29 pays riches. En 2016, il a classé ce pays au 26e rang sur 35.
«Les écarts croissants suggèrent que la vie est de plus en plus difficile pour les enfants les plus exclus à mesure que les inégalités sociales se sont creusées et qu'elles se manifestent dans leur santé physique et mentale», note le rapport.
Deuxièmement, en 1989, la Chambre des communes a voté à l'unanimité pour mettre fin à la pauvreté des enfants d'ici l'an 2000. Mais dans son dernier rapport, Campagne 2000, qui mesure la pauvreté des enfants chaque année, a constaté qu'elle avait effectivement augmenté à 18,3% en 2016, contre 15,8% en 1989.
Fait troublant, l'étude a révélé que 1,3 million d'enfants au Canada vivent dans la pauvreté.
Troisièmement, le Canada n'a pas de programme national de garde d'enfants, quelque chose qui pourrait réduire les inégalités résultant de la pauvreté, diminuer le nombre d'enfants dans les classes d'éducation spécialisée en identifiant les problèmes et en intervenant plus tôt, et aider les femmes à réintégrer le marché du travail afin qu'elles puissent mieux pourvoir à leurs enfants.
En effet, le Canada était à égalité à la dernière place sur 25 États classés par l'Organisation de coopération et de développement économiques en 2014 pour la qualité et l'accessibilité de ses programmes de garde d'enfants.
Quatrièmement, le gouvernement libéral n'a pas encore donné suite à sa promesse d'abroger l'article 43 du Code criminel, qui protège les parents qui donnent une fessée à leurs enfants, une mesure qui mettrait le Canada en conformité avec ses responsabilités en vertu de la Convention des Nations Unies relative aux droits de la personne. Enfant.
Il ne doit pas en être ainsi. Le gouvernement Trudeau a montré qu'il pouvait mettre en place des politiques qui font une énorme différence dans la vie des enfants.
L'Allocation canadienne pour enfants, qui a commencé à être émise le 1er juillet dernier, par exemple, devrait sortir 300 000 enfants de la pauvreté.
Pourtant, il y a beaucoup de travail à faire par ce gouvernement libéral pour protéger et subvenir aux besoins des enfants. Le premier ministre Justin Trudeau devrait nommer un défenseur des enfants pour aider son gouvernement à le faire.