Par Sara Austin
"Qu'est-ce qui se passe?"
Mon fils de neuf ans m'a posé cette question la semaine dernière. Il était déconcerté par les images qu'il voyait clignoter sur l'écran de notre salon. Des foules épaisses. Les manifestants tenant des pancartes. Des larmes. Tension. Frustration. Il ne savait pas comment tout reconstituer. Alors il s'est tourné vers moi pour obtenir des réponses.
À ce moment-là, j'avais une décision à prendre: ne rien dire ou engager une conversation honnête.
Avec des mots qu'il pouvait comprendre, j'ai commencé à expliquer ce qui se passait. Je lui ai dit que George Floyd était un homme noir qui avait été tué par un policier blanc. Je lui ai raconté la mort de Régis Korchinski-Paquet après que sa mère ait appelé un policier chez eux. Je lui ai dit que ce n'était pas juste et que ce n'était pas juste. C'étaient des choses qu'il pouvait comprendre. Nous avons tous les deux écouté et appris les uns des autres. Et avec cela, cela a ouvert une conversation sur le racisme.
En tant que mère, je m'engage à avoir des conversations difficiles avec ma famille - y compris les privilèges dont nous bénéficions et notre rôle dans la lutte contre le racisme. Mais je obtenir choisir. Les mères noires n'ont pas ce luxe. Ils doivent parler avec leurs enfants dès leur plus jeune âge pour assurer leur sécurité.
Enfants d'abord Canada 2019 Élever le Canada rapport a désigné la discrimination comme l'une des 10 principales menaces pour la santé des enfants. Le racisme a un impact profond sur l'état de santé des enfants, des adolescents, des adultes émergents et de leurs familles. Les données fondées sur la race révèlent que les enfants racialisés sont plus susceptibles d'être suspendus ou expulsés de l'école, de grandir dans la pauvreté et d'être impliqués dans le système de protection de l'enfance. En raison du stress toxique qu'ils subissent dans l'enfance, études montrent également qu'ils sont plus susceptibles de subir des effets néfastes sur leur santé physique et mentale tout au long de leur vie.
Dans les derniers instants de sa vie, George Floyd a appelé sa défunte mère. Cet appel déchirant est rapidement devenu un appel à l'action. Lors des manifestations antiracistes qui ont suivi sa mort, un signe populaire a émergé: «Toutes les mères ont été convoquées lorsque George Floyd a appelé sa maman.»
Les mères ont un rôle important à jouer dans la réponse à cette crise. En période de difficulté, les enfants se tournent vers eux pour obtenir de l'amour et des conseils. C'est pourquoi il est si important de parler avec eux du racisme.
Nous ne pouvons pas laisser ces conversations aux parents noirs et penser que le problème sera résolu. Tous les parents et tuteurs ont un rôle à jouer. Nous devons entamer ces conversations lorsque nos enfants sont jeunes et continuer tout au long des années à venir. Nous n'avons pas besoin d'être des experts. Parfois, le meilleur enseignement que nous pouvons faire est de modeler un sentiment de curiosité et d'apprendre avec eux.
Chez Children First Canada, nous sommes solidaires des enfants noirs et de leurs familles qui sont quotidiennement confrontés au racisme systémique. L'une des façons dont nous réagissons consiste à inciter les enfants et les jeunes à lutter contre le racisme. De nombreux jeunes parlent déjà de ces problèmes et ouvrent la voie; ils sont en première ligne des manifestations et publient leurs opinions sur les réseaux sociaux. Nous devons mieux les écouter et ils ont besoin d'espaces culturellement et psychologiquement sûrs pour se faire entendre. Plus important encore, les jeunes devraient être impliqués dans les décisions qui transformeront leur vie et celle de leurs pairs.
En tant que dirigeant d'une organisation nationale, je tiens également à reconnaître que nous avons beaucoup à apprendre. On peut faire mieux. Ce processus commence par l'établissement d'une plus grande représentation à tous les niveaux de notre organisation. En tant que conseil d'administration et équipe de direction, nous parlons de ces problèmes et sommes prêts à agir.
Je ne peux pas commencer à imaginer les émotions que vivent actuellement les Canadiens noirs. Mais en tant que mère et défenseure des enfants au Canada, je peux dire ceci: j'écoute et j'apprends, et je suis déterminée à faire mieux.
Sara Austin est la fondatrice et PDG de Children First Canada.