Par Sara Austin
Assis au cabinet du premier ministre, Roman, 10 ans, a lancé un appel passionné que je n'oublierai jamais: 18 n'est qu'un chiffre. Sa conviction était presque choquante. Sans réserve, il a parlé des droits des enfants, de leur besoin d'être entendus - à tout âge - et de sa frustration de ne pas être compté simplement parce qu'il ne pouvait pas voter.
J'ai rencontré Roman pour la première fois lors d'une fête d'anniversaire. Je n'aurais jamais imaginé me tenir ensemble sur la Colline du Parlement un an plus tard. La réunion faisait partie d'un sommet de deux jours en 2017 pour rédiger la première Charte des enfants.
Les paroles de Roman sont restées longtemps avec moi. Il avait raison. Rien de magique ne se passe à 18 ans. La voix des enfants a besoin d'être entendue.
Cette semaine, Children First Canada a lancé un Conseil consultatif des jeunes pour aider à réaliser notre vision de faire du Canada le meilleur endroit au monde pour que les enfants grandissent. Le groupe de huit membres mobilisera des enfants et des jeunes de partout au pays pour défendre leurs droits.
Ils dirigeront également notre dernière initiative pour former un Parlement des jeunes canadien(ne)s. Aujourd'hui âgé de 13 ans, Roman est un membre influent de ce nouveau conseil.
Nous avons lancé ces deux initiatives parce que les enfants ont hâte. Les impacts du COVID-19 ont provoqué des défis importants qui nécessitent une attention urgente: les enfants sont confrontés à un risque accru d'abus en raison des pressions économiques, l'accès aux services de santé vitaux est limité et les enfants qui dépendent des programmes nutritionnels en milieu scolaire pour leurs repas quotidiens sont aller sans.
Nous avons désespérément besoin d'entendre les jeunes pour s'attaquer à ces problèmes. Ce sont des experts dans leur propre vie et sont souvent les plus créatifs et les plus innovants lorsqu'il s'agit de concevoir les solutions indispensables. Et ils doivent être impliqués dans les décisions et les politiques gouvernementales qui auront une incidence sur leur avenir.
Dans un récent sondage, on a demandé aux Canadiens dans quelle mesure les enfants et les jeunes sont représentés et engagés efficacement dans l'élaboration de politiques publiques au Canada. Près de 75% des personnes interrogées pensent que les enfants ne sont pas bien représentés.
Le Parlement des jeunes Canadiens offre une plate-forme convaincante permettant aux jeunes de se faire entendre aux échelons supérieurs du gouvernement. Il y a quelque chose de puissant à entendre un enfant parler. Cela crée un sentiment d'urgence et tient les parlementaires responsables.
La même année où Roman s'est entretenu avec le premier ministre Trudeau, Malala Yousafzai s'est adressée au Parlement du Canada. Enfant, elle s'est battue pour que sa voix soit entendue. Dans son discours historique à la Chambre des communes, Malala a fait une pause pour reconnaître la précieuse contribution des enfants.
«Je veux dire aux enfants du Canada que quand j'étais petite, j'attendais d'être adulte pour diriger», a déclaré l'activiste pakistanaise, qui a été abattue à l'âge de 15 ans pour avoir défendu l'éducation des filles. «Mais j'ai appris que même la voix d'un enfant peut être entendue à travers le monde.»
Alors que nous lançons le Conseil consultatif des jeunes et le Parlement des jeunes Canadiens, je suis enthousiasmé par l'impact positif que ces jeunes leaders auront aujourd'hui et à l'avenir. Et je me rappelle, encore une fois, que vous pouvez trouver plus que du gâteau et des bougies lors d'une fête d'anniversaire.
Sara Austin est la fondatrice et PDG de Children First Canada.
Connaissez-vous un enfant ou un jeune qui devrait faire entendre sa voix au Parlement des jeunes Canadiens? Encouragez-les à s'inscrire dès aujourd'hui.
Chaque enfant a quelque chose de significatif à dire. Prenons le temps d'écouter puis d'agir.