Jeff Lagerquist, CTVNews.ca
Le Canada est le cinquième pays le plus prospère au monde, mais ses plus jeunes citoyens sont derrière leurs pairs du monde en ce qui concerne la pauvreté, l'exercice, la mortalité infantile et plusieurs autres mesures clés, selon un nouveau rapport.
Une enquête menée par Children First Canada, une organisation à but non lucratif lancée cette semaine, brosse un tableau nettement plus sombre que la plupart des adultes ne le reconnaissent.
Selon l'indice mondial de l'UNICEF, les deux tiers des adultes interrogés placent le Canada parmi les 10 meilleurs pays pour élever un enfant, mais le pays se classe en fait au 17e rang parmi 29 pays relativement riches en matière de bien-être des enfants.
Children First Canada affirme que près d'un enfant canadien sur cinq vit dans la pauvreté. Une personne sur trois a subi une forme ou une autre de maltraitance. Plus d'un quart sont obèses ou en surpoids, et un enfant sur cinq a envisagé de se suicider.
Le rapport est basé en partie sur les données de l'UNICEF, du Journal de l'Association médicale canadienne, de Children's Help Phone et de Parachute Canada.
«Ces statistiques profondément alarmantes révèlent l'ampleur des problèmes affectant une grande partie de nos plus jeunes citoyens», a déclaré Sara Austin, fondatrice et présidente-directrice générale d'Enfants d'abord Canada dans un communiqué.
Les enfants autochtones, les enfants de familles monoparentales, les enfants réfugiés et les jeunes placés en famille d'accueil sont les plus susceptibles de passer entre les mailles du filet.
Les niveaux de pauvreté étaient les plus prononcés chez les enfants autochtones (40%), suivis des enfants immigrants (32%), des minorités visibles (22%) et des enfants non immigrants et non racialisés (13%).
Le Canada a reçu des notes presque supérieures pour la réussite scolaire et le faible taux de tabagisme chez les enfants et les jeunes, se classant respectivement deuxième et troisième parmi ses pairs du monde entier. Mais les enfants canadiens sont tombés très près du bas sur plusieurs mesures clés comme la vaccination (28), la santé et la sécurité (27), les inégalités (26) et la mortalité infantile (22).
Pour comprendre comment les opinions des Canadiens se comparent aux statistiques et aux classements mondiaux, Children First Canada s'est associé à l'Institut Angus Reid pour mener un sondage en ligne aléatoire auprès de 1701 adultes canadiens et 831 enfants canadiens entre le 11 et le 17 octobre.
Parmi les résultats de l'enquête:
• La moitié des parents qui ont des enfants de moins de 18 ans disent que le manque d'argent nuit à leurs enfants. Ce nombre s'élève à 55 pour cent parmi les salariés à revenu moyen et à 60 pour cent parmi les ménages gagnant moins de $50 000 par an.
• La grande majorité des Canadiens (74 pour cent des adultes, 69 pour cent des enfants) se disent préoccupés par le fait que leur famille n'a pas les moyens de payer pour un collège ou une université. Ce nombre s'élève à 85% des adultes et 87% des enfants des familles dont le revenu du ménage est inférieur à $50 000 par an.
• 80 pour cent des Canadiens croient que le coût des garderies agréées évalue les familles qui en ont le plus besoin.
• Les trois principales préoccupations des jeunes sont l'intimidation (40%), le coût des études postsecondaires (37%) et la santé mentale, la dépression et / ou l'anxiété (32%)
Le rapport demande à Ottawa de mettre en œuvre une stratégie nationale pour améliorer la vie des enfants canadiens qui comprendrait la nomination d'un commissaire indépendant à l'enfance, l'approbation d'un budget pour suivre le financement national et une plus grande participation des jeunes à l'élaboration des politiques pertinentes.
«Dans un pays aussi prospère que le Canada, c'est inacceptable», a déclaré Austin. «Chaque statistique représente des enfants dont la vie et l’avenir sont réduits chaque jour par des causes évitables, et nous devons faire beaucoup mieux.»